Monday, October 16, 2017

concours les flammes vives: A l'amour comme à la Guerre

//Poème N°2: concours les flammes vives


« A L'amour comme à la Guerre »


Il vivait l'amour comme il vécut la guerre ! La propagande sur l'amour avait fini par le gagner.
Alors, il rêvait de belles aventures, de ces montagnes russes qui vous transportent au paradis.
Alors, il rêvait de cet être si doux qui allait l'accompagner tout au long de sa vie : l'âme-soeur.
Tout comme il s'était imaginé la Guerre, la belle, la grande et noble Guerre pour la liberté.
Celle qui était censée sauver le pays, sauver le continent aussi, de la conquête de l'ennemi.
Il s'était imaginé en héros des temps modernes et en amour, il aurait été heureux.


Il vivait l'amour comme il vécut la guerre ! La propagande avait fini par s'effondrer.
Petit à petit son rêve s'est brisé et la cruelle réalité a montré son visage repoussant.
L'amour comme la guerre, était laid. C'était une tourmente éternelle, un monstre repoussant.
Les adieux, la déception et les mensonges étaient autant de balles qui perçaient son coeur
Les blessures étaient invisibles, profondes et traumatisantes comme fut la Grande Guerre.
La boucherie qui avait fait de lui une victime et avait atteint le reste de sa famille.


Car l'amour comme la guerre ne fait jamais qu'une seule victime. Il détruit tout sur son chemin.


Il vivait l'amour comme il vécut la guerre. Dévasté par les ruptures, affaiblie par le chagrin.
Il n'était plus suffisant de simplement souffrir de souvenirs de la Mort en direct, des cris et pleurs.
Il n'était plus suffisant d'avoir honte d'être un survivant de l'horreur, de pouvoir en témoigner.
Alors que d'autres étaient tombés sous les balles, d'autres s'étaient sacrifiés pour de vrai.
L'amour n'était pas un voyage sans retour, même si pour lui, il était à deux doigts d'en finir.
L'espoir tout comme à la guerre, l'espoir le maintenait en vie.


L'espoir de quoi ? Vous direz-vous. Qu'avons-nous à espérer de l'amour si ce n'est un cœur brisé ?


Il vivait l'amour comme il vécut la guerre. La belle, la grande guerre. Il y survécut et le ferait encore.
Il y avait bien la jolie Annette, rencontrée au hasard d'une promenade, qui l'avait sauvé.
C'était son débarquement en Normandie, sa libération de Paris, c'était l'amour de sa vie.
Elle lui avait redonné espoir, l'avait aidé à se reconstruire et il y avait du chantier dans le cœur de Roger.

Il n'était plus une coquille vide, ni un survivant. Non ! Avec Annette, il s'était enfin senti vivant.

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