//concours poésie les flammes vives, poème N°1//
« Sortir
du lit le matin. »
Sortir
du lit le matin alors que la terre tremble est un exploit en soi.
Cela semble naturel,
Mine
de rien, il suffit juste de sortir un pied après l'autre et de se
mettre debout, tout d'un coup.
Facile,
facile que c'est de dire à l'autre qu'il est aisé de se mettre
debout, un jour après l'autre.
Facile,
facile que c'est d'ignorer à quel point l'aisance des uns, est un
combat pour les autres.
Sortir
du lit le matin alors que la tête gronde est un exploit qui
s'ignore, qu'on brosse sous le tapis.
Pourtant,
nul n'ignore que quand la tête va mal, alors le reste ne suit plus.
On ne bouge plus.On reste allongé criblé de balles invisibles qui nous clouent au lit et arrachent à la vie.
Et ouvrir les yeux sur un monde qui n'est que cauchemar n'est pas non plus l'idée de simplicité.
Je
vous y vois déjà, luttant contre ce mal invisible qui nous ronge,
nous, les invisibles.
Vous
n'y survivrez pas ! N'essayez donc pas de juger ceux qui luttent
et y arrivent.
Ils
jonglent avec plusieurs masques à la fois, celui qu'on montre aux
autres, lisse et parfait.
Celui
qu'on ne montre qu'à soi, difforme et bien laid. Une image à faire
damner les diables !Celui qu'on est vraiment, souffrant et malade et pourtant tellement vivant aussi. Quelle tragédie!
Ils se prennent la tête à deux mains et se cognent sans fin contre les murs qu'ils érigent pour fuir.
Se
fuir eux-mêmes, au cœur de la nuit, entre deux
sanglots, au moment de dire au revoir.
Se
fuir eux-mêmes et les envies du meurtre de soi et les cauchemars qui
hantent leur nuit.Fuir le monde aussi, la pression des pairs, les attentes impossibles et le regard de l'autre
Regard plein de jugement, plein de poison pour lequel ils donneraient tout pourtant. Ah!
Un effort qui nous porte jusqu'au bout de la nuit, fermant le cercle imparfait de nos jours.
Il nous prépare pour les lendemains difficiles, avec dans le cœur une lueur de honte et d'espoir.
No comments:
Post a Comment